Un fleuve est un cours d’eau qui se jette dans la mer. Lorsqu’il rejoint la mer, le fleuve subit un brusque ralentissement dans la zone. La charge de sédiment se dépose alors en un gigantesque éventail. L’embouchure d’un cours d’eau dans la mer représente un domaine intermédiaire où s’affrontent les influences marines et fluviatiles.

© Article rédigé par Hinda Soliman pour le site Islam Sciences.fr

Pourquoi l’eau de la mer est-elle salée alors que celle des lacs et rivières ne l’est pas ?

Vérité Scientifique :

L’eau marine contient une quantité relativement importante de « sels » dissous. Les constituants primaires des sels marins sont, par ordre d’importance, les ions chlore Cl, sodium Na42-, magnésium Mg2+, calcium Ca2+ et potassium K+ 1.

Sauf pour le calcium dont la quantité peut varier d’un endroit à l’autre, la proportion entre chacun des ions est assez constante à la grandeur des océans. Ainsi, ces principaux ions comptent pour 35 g/kg en moyenne dans les océans, la salinité dite normale de l’océan.

En se liant entre eux, ces ions peuvent former des minéraux de la séquence évaporite, dont l’halite (NaCL, le sel de table).

D’où viennent ces ions ? Tous ces ions proviennent de l’altération superficielle des roches qu’apporte avec elle l’eau des fleuves durant sa traversée et les transporte vers l’océan. On évalue que les rivières apportent entre 2,5 et 4 milliards de tonnes de sels dissous dans les océans chaque année. L’eau s’évapore à la surface des océans, laissant derrière les sels. Une partie de cette eau évaporée (eau pure, sans sel) retourne aux continents où elle ruisselle, altère les roches et rapporte à l’océan de nouveaux sels (pour plus d’information se reporter à l’article de la référence 1).

Le fleuve apporte des matériaux qui s’accumulent et gagnent sur la mer; la mer déblaie et remanie les matériaux apportés. Le résultat dépend du rapport de force existant entre le fleuve et la mer. Lorsque le fleuve a une influence dominante, il construit un delta ; lorsque la mer est dominante, l’embouchure est un estuaire2

Ces zones sont très spéciales. Tout d’abord, de par les conditions physiques particulières des estuaires, elles ont leurs propres espèces animales et végétales et offrent un habitat essentiel à diverses étapes de leur vie. Ainsi elles constituent l’un des écosystèmes les plus productifs de la Terre (des millions d’animaux y débutent leur vie). Enfin, elles sont à la source d’une chaîne qui débute avec la conversion de l’énergie solaire en énergie alimentaire par les plantes des marais3.

Cette zone est interdite à un grand nombre de créatures qui vivent dans la mer ou dans les fleuves, à tel point que ces créatures meurent dès qu’elles entrent dans la zone de l’embouchure à cause de l’incompatibilité de leur caractéristiques avec celles de la mer et du fleuve.

Dans le chenal fluviatile peuvent se déposer des barres sableuses ; quand celles-ci deviennent importantes au point d’évoluer vers la mer, l’estuaire se transforme en delta. C’est le cas actuel de la Gironde.

Légende : L’estuaire de la Vilaine, en Bretagne

Légende : ©River déposition http://resources.teachnet.ie/ajordan/rivd.htm

En conclusion, Les zones d’embouchure sont des environnements qui ont des caractéristiques naturelles et biologiques différentes des caractéristiques des fleuves et des mers. Elles agissent comme une barrière qui sépare le fleuve de la mer.

Cette barrière préserve ses propres spécificités avec une faune et une flore qui lui sont propres.

Aspect Miraculeux

﴾Allah exalté soit-Il dit : Et c’est Lui qui donne libre cours aux deux mers : l’une douce, rafraîchissante, l’autre salée, amère. Et Il assigne entre les deux une zone intermédiaire et un barrage infranchissable﴿ SOURATE AL-FURQUAN (53)

Il y a trois types de masses d’eaux : eaux fluviales, eaux maritimes, et eaux intermédiaires qualifiées par le Coran, de barrière qui empêche la salinité des eaux de mers d’affecter la douceur des fleuves, tout comme elle empêche la douceur des eaux fluviales d’affecter la salinité des mers. Ce verset indique aussi que la zone d’embouchure a une faune qui lui est propre, et qu’il n’est pas permis ni à la faune maritime ni à la faune fluviale de s’aventurer dans l’embouchure.

          1 pour les chiffres, voir « L’océan régulateur de températures et de salinité »

          2  Cours de sédimentologie : « estuaire et deltas » de Jacques Beauchamp

          3  http://estuaire.vilaine.free.fr/prempage.htm